Sylvia Pinel, la candidate du Parti radical de gauche (PRG) à la primaire organisée par le Parti socialiste, a présenté jeudi un programme très favorable aux entreprises, avec notamment une très nette baisse de l'impôt sur les sociétés. Pour Sylvia Pinel, qui a rejoint la primaire des 22 et 29 janvier après le retrait de François Hollande, son projet n'est pas "un catalogue de mesures ou de promesses éparses", mais un "projet cohérent" qu'elle a en partie assorti de financements. Elle a promis de défendre le bilan du quinquennat tout en se projetant sur "l'après-2017".
Critique de la gauche du PS. Entreprises, sérieux budgétaire, sécurité, éducation, la seule femme à concourir dans cette primaire s'est décrite comme porteuse d'un projet pour "la gauche de gouvernement", ne manquant pas d'égratigner ses concurrents, en particulier les représentants de la gauche du Parti socialiste, Benoît Hamon et Arnaud Montebourg, sans jamais les nommer néanmoins. Elle a d'ailleurs refusé de répondre à une question sur les consignes qu'elle donnerait à ses troupes pour la présidentielle si l'un de ces candidats l'emportait fin janvier.
"Singularité radicale". L'ancienne ministre a également défendu sa "singularité" radicale, "le plus vieux parti de France", en proposant la légalisation du cannabis qui permettrait selon elle de faire 2 milliards d'euros d'économies, l'accès à la procréation médicalement assistée pour toutes les femmes, l'école obligatoire à partir de 3 ans ou encore le droit de vote aux étrangers et la reconnaissance du droit de mourir dans la dignité.
Baisse de l'impôt sur les sociétés. Sur le terrain économique, Sylvia Pinel a proposé de ramener le taux de l'impôt sur les sociétés à 20%, contre 30% environ à l'heure actuelle, en élargissant l'assiette aux bénéfices réalisés par les entreprises à l'étranger. Elle a également défendu la création d'un crédit d'impôt pour favoriser les CDI (1,5% de la masse salariale jusqu'à 2 Smic) et le transfert des cotisations famille des entreprises vers la fiscalité mais sans hausse de la fiscalité des ménages.
Suppression du CICE. Ces mesures sont notamment financées par le suppression du CICE (environ 40 milliards d'euros par an) mais aussi par les gains escomptés grâce à la réforme de l'impôt sur les sociétés, en restant dans la limite d'un déficit public équivalent à 3% du produit intérieur brut et avec des mesures systématiques de compensation entre dépenses et économies. Sylvia Pinel a décrit des "mesures qui permettent de relancer l'activité mais en ayant le souci d'une politique budgétaire juste, solidaire qui ne creuse pas le déficit".
Renforcement des moyens de la police. Sur le terrain de la sécurité, la présidente du PRG a défendu un renforcement des moyens de la police, de la justice et de l'administration pénitentiaire, mais aussi la création de centres de prévention de la radicalisation. Pour l'Europe enfin, Sylvia Pinel a proposé la mise en place d'un gouvernement économique de la zone euro et une "coopération renforcée" dans les domaines fiscal et social, ainsi que l'élection des députés européens à la proportionnelle.