Les travaux de dépollution autour de Notre-Dame de Paris doivent théoriquement s’achever le 23 août. En attendant, le chantier de reconstruction reste suspendu, l'Autorité régionale de santé ayant relevé des taux de plomb - disséminé autour de l’édifice à la suite de l’incendie de la toiture le 15 avril - jusqu’à 260 fois supérieurs au seuil d’alerte. Pour Anne Souyris, adjointe EELV à la mairie de Paris, en charge de la Santé, l’inquiétude générée par cette pollution doit désormais nourrir une prise de conscience plus large sur la place du plomb au sein de l’espace public.
"Nous devons nous appuyer sur l’apprentissage de Notre-Dame, cet événement malheureux, pour en faire quelque chose de bien qui permette aux Parisiens, aux Parisiennes et à tous ceux qui viennent à Paris de se libérer du plomb", a-t-elle déclaré samedi au micro de François Geffrier, sur Europe 1. "Il y a un sujet que nous [la mairie de Paris, NDLR] allons aborder à la rentrée, qui n’est pas assez regardé par les pouvoirs publics en France et à Paris : la question du plomb dans l’espace public."
"Tout le bâti haussmannien est bourré de plomb"
"Il faut s’apercevoir qu’il y du plomb dans la ville, depuis longtemps. Tout le bâti haussmannien est bourré de plomb", relève cette élue. "On n’a peut-être pas été assez vigilent, y compris au niveau des normes de l’Etat." Car s'il existe des normes assez précises concernant la présence de plomb dans les espaces habités, les espaces extérieurs, eux, sont soumis à une réglementation qu'Anne Souyris juge trop lacunaire. "Nous travaillons sur la question des logements et de l'intérieur des écoles depuis plusieurs années, mais pas assez sur l’urbanisme", déplore-t-elle.
Elle espère ainsi que les leçons tirées du drame de Notre-Dame de Paris puissent être appliquées dès septembre, notamment à travers un travail de prévention, "partout où il y a un problème de plomb dans l’espace public."
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