Au lendemain de la polémique autour des propos de l'imam de la Grande mosquée de Paris, la page est-elle tournée ? Abdelali Mamoun a mis en doute la recrudescence des actes antisémites en France depuis le 7 octobre. "Où sont ces 1.200 et quelques actes antisémites qu'il y a en France ? J'aimerais bien qu'on les dévoile. Nous aimerions des éléments concrets", a-t-il déclaré à RMC.
1.518 actes et propos antisémites ont été recensés en France depuis le 7 octobre, un chiffre actualisé mardi matin par Gérald Darmanin sur Europe 1. Le ministre de l'Intérieur s'est dit choqué par ces déclarations tandis que la Grande mosquée de Paris s'est "désolidarisée" de ces propos.
L'imam rejette tout soupçon d'antisémitisme
Si Abdelali Mamoun s'excuse de ses paroles sur les actes antisémites, l'imam ne revient pas sur d'autres propos qu'il a tenus, comme sa réticence à qualifier le Hamas d'organisation terroriste. De même, il place sur le même plan l'offensive du Hamas et la riposte d'Israël et rejette tout soupçon d'antisémitisme, préférant dénoncer l'extrême droite taxée de néonazie.
De plus, Abdelali Mamoun n'a pas obtenu de soutien, pas même celui de la Grande mosquée de Paris. Réputée pour sa pratique d'un islam modéré, l'institution religieuse a annoncé dans un communiqué "se désolidariser des mots de son imam", rappelant qu'il n'est pas son porte-parole.
Reste que cette polémique pourrait d'un côté laisser des traces entre les responsables des cultes juifs et musulmans, dans un contexte déjà tendu, après le refus des autorités musulmanes de marcher contre l'antisémitisme dimanche, et, de l'autre, entacher durablement la réputation de la Grande mosquée de Paris.