Une centaine de personnes se sont rassemblées, dimanche soir à Romans-sur-Isère (Isère), en hommage à l'adolescent de 15 ans tué à coup de couteau pour s'être interposé lors d'une altercation, a constaté une journaliste de l'AFP. Réunis à l'endroit où le garçon a été tué le 9 avril d'un coup de couteau, dans le quartier sensible de La Monnaie, des "gens du quartier", selon une participante, ont décidé de rendre un premier hommage à l'adolescent, avant une marche blanche qui se déroulera vendredi.
"Zakaria à jamais dans nos cœurs"
Non loin du lieu précis du drame, où quelques bouquets de fleurs ont été déposés, une table avait été installée avec un petit buffet de jus de fruits et de gâteaux. Une boîte en carton y était déposée afin de permettre d'y effectuer un don, marquée des inscriptions "Zakaria à jamais dans nos coeurs", du nom de l'adolescent. "Nous, les mamans du quartier, on est détruites", témoigne Bouchra, une mère qui se dit proche de la victime et qui préfère garder l'anonymat. "Ca se répète sans cesse", ajoute-t-elle.
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Les quatre suspects dans la mort de l'adolescent ont été mis en examen vendredi et incarcérés. Selon les premiers éléments de l'enquête, un père famille de 59 ans, originaire d'un quartier résidentiel de Romans, aurait organisé une expédition punitive contre un mineur de La Monnaie, après "un différend violent et filmé" qui avait impliqué son plus jeune fils, également mineur. Le père se serait alors rendu à La Monnaie avec ce fils de 15 ans et son fils aîné de 26 ans. Le mineur présumé responsable du différend aurait alors été localisé et le père de famille aurait demandé à son fils aîné de le "corriger", selon le parquet.
C'est alors que Zakaria, simple spectateur, a tenté de s'interposer. Le fils aîné lui aurait asséné un coup le blessant mortellement, selon la même source. Le fils aîné est notamment poursuivi pour "meurtre aggravé" et le cadet pour "violences volontaires avec préméditation"; le père pour "complicité". Un quatrième suspect, un gendre de 27 ans, a été mis en examen pour "recel de criminel en fuite". Il est accusé d'avoir aidé la famille à fuir. Le quartier de La Monnaie s'était déjà trouvé sous les feux de l'actualité à la suite du décès de Thomas, un lycéen de 16 ans tué en novembre à la fin d'un bal, dans le village voisin de Crépol. Certains des mis en examen sont originaires de la cité de La Monnaie.