La baisse des cotisations salariales compensant la hausse de la CSG, une des principales mesures du programme d'Emmanuel Macron, aura bien lieu en 2018 malgré le dérapage budgétaire, a indiqué Matignon.
La hausse aura bien lieu. "Cette bascule est bien engagée pour 2018", a déclaré l'entourage du Premier ministre Édouard Philippe, confirmant une information des Échos. Quant aux mesures que va prendre l'exécutif pour assurer que le déficit public français ne dépasse pas 3% en 2017, Matignon a renvoyé à la déclaration de politique générale du Premier ministre, mardi à l'Assemblée.
Une compensation par les prélèvements obligatoires. Afin d'augmenter le pouvoir d'achat des actifs, le candidat Macron avait promis une baisse des cotisations salariales, avec la suppression des cotisations chômage et maladie pour les salariés du privé, soit 3,15% du salaire. Dans le même temps, l'exécutif veut augmenter de 1,7 point le taux normal de la CSG (contribution sociale généralisée), utilisée pour financer la protection sociale. Au passage, une vingtaine de milliards d'euros de prélèvements obligatoires seraient transférés, pour un effet censé être neutre pour les finances publiques.
Les retraités impactés. Si cette "substitution" est favorable aux salariés, elle sera défavorable aux retraités, qui paient la CSG, qui passera de 6,6% à 8,3% à taux plein, sans bénéficier de la baisse des cotisations. L'exécutif a souligné qu'environ 40% des retraités, ceux bénéficiant d'une CSG réduite, n'étaient pas concernés par cette hausse.
Une baisse de la taxe d'habitation en suspend. De nombreux retraités bénéficieront aussi de la baisse de la taxe d'habitation, autre mesure phare du programme Macron, a également souligné le gouvernement pour défendre sa réforme. Mais le calendrier de cette dernière mesure, qui devait initialement s'étaler entre 2018 et 2020, reste à confirmer à la suite de l'avertissement de la Cour des Comptes sur le dérapage budgétaire de 2017. Faute de correction budgétaire significative, la Cour prévoit un déficit de 3,2% du PIB cette année, bien au-delà des prévisions de l'exécutif Hollande sortant, dont elle a fustigé le caractère "insincère".