Le commandant du navire de l'ONG espagnole Proactiva Open Arms, ancré à quelques centaines de mètres du port de Lampedusa, a décrit vendredi une situation "explosive" parmi les migrants interdits de débarquer. Après l'évacuation d'une dizaine de personnes pour des soins médicaux, dans la nuit de jeudi à vendredi, il reste 134 migrants à bord, embarqués depuis deux semaines.
"Cette situation est devenue insoutenable"
"Tout le monde est cassé psychologiquement, cette situation est devenue insoutenable", a décrit le commandant du bateau, Marc Reig, à la chaîne de télévision espagnole TVE. "À chaque seconde qui passe, le déclenchement de la bombe se rapproche. Ou quelqu'un coupe le fil rouge et désactive la bombe maintenant, ou alors l'Open Arms va exploser". "C'est inhumain. Nous sommes près de la terre ferme et les gens pourraient s'y rendre à la nage. Ils veulent se jeter dans l'eau", a souligné le capitaine.
Dans un tweet, l'ONG évoque aussi des menaces de suicide et exige un débarquement pour "urgence humanitaire".
La situación a bordo es insostenible.
— Open Arms (@openarms_fund) August 16, 2019
Amenazas de suicido. Conatos de violencia. Todas las personas están física y psicológicamente rotas. Al límite.
Necesitan ser evacuadas de forma inmediata. #PuertoSeguroYApic.twitter.com/j47kXyXNy3
Salvini affirme qu’il ne cédera pas
"Je ne céderai pas", a prévenu vendredi soir dans un communiqué le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini, estimant que l'ONG espagnole se "moquait du monde pour la énième fois". Commentant l'état de santé de treize migrants évacués d'urgence du bateau, il a estimé qu'ils allaient tous bien sauf une personne souffrant d'une petite "otite".
Pour Matteo Salvini, le navire Open Arms "a fait des pirouettes dans la Méditerranée pendant des jours avec pour unique but de ramasser autant de personnes que possible pour les amener toujours et seulement en Italie". "Pendant tout ce temps il aurait déjà fait trois allers-retours dans un port espagnol ! Ces ONG en définitive ne livrent que des batailles politiques, sur le dos des migrants et contre notre pays", a-t-il asséné.