Cible de critiques, notamment de son propre camp, après l'arrestation et l'extradition de la militante basque Aurore Martin, Manuel Valls a décidé de contre-attaquer. Le ministre de l'Intérieur assure "n'avoir pris aucune décision" dans l'exécution jeudi du mandat d'arrêt européen (MAE) visant la militante basque, dans une interview à Sud Ouest Dimanche.
"Ce n'est pas du ressort du ministre de l'Intérieur"
"L’exécution du MAE est une décision de la justice. La décision a été appliquée sous l’autorité du parquet général de Pau. Ce n’est pas du ressort du ministre de l’Intérieur que je suis. Je n’ai pris ici aucune décision", fait valoir Manuel Valls, selon les premiers extraits de l'interview publiés samedi soir sur le site du journal.
La position de Manuel Valls est appuyée samedi soir de la Chancellerie. La ministre de la Justice Christiane Taubira, dans un communiqué, "rappelle que la remise de Mme Martin à la justice espagnole s'est opérée dans le strict cadre du mandat d'arrêt européen", et souligne que l'intéressée avait épuisé toutes les voies de recours juridiques, jusqu'à la cour européenne des droits de l'homme (CEDH).
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Valls critiqué par les soutients de la militante basque
Manuel Valls a été accusé à multiples reprises depuis jeudi d'être derrière la mise à exécution de ce mandat. Les soutiens d'Aurore Martin, dont de nombreuses personnalités locales de gauche, se sont vivement émus de sa remise à l'Espagne, où elle est incarcérée, jeudi soir à l'issue d'une arrestation à Mauléon, dans les Pyrénées-atlantiques, réalisée à la suite de ce qui a été, selon les autorités, un contrôle d'identité fortuit mené par des gendarmes.
Ces mêmes soutiens ont dénoncé ce qu'ils considèrent comme une excessive intransigeance du ministre de l'Intérieur, qui avait déjà créé une vive émotion la semaine dernière en semblant faire, dans une interview à El Pais, un amalgame entre la création d'une structure administrative basque et la remise des armes par l'organisation séparatiste ETA.
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Aurore Martin arrêtée lors d'un contrôle fortuit
Aurore Martin faisait l'objet d'un MAE de la part des autorités espagnoles, accepté par la Cour d'appel de Pau, depuis fin 2010. Une tentative d'arrestation par la police en plein Bayonne, en juin 2011, avait échoué, la jeune femme étant entraînée dans un café par ses amis, et les policiers renonçant à donner l'assaut.
Jeudi après-midi, la gendarmerie d'Aquitaine et le parquet général de Pau ont réaffirmé le caractère fortuit du contrôle d'alcoolémie. "A partir du moment où elle a été interpellée, il n'y avait pas d'autre solution que de la remettre" à l'Espagne, a assuré le porte-parole du parquet général.