A 15 jours du premier tour de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron a confié au Journal du Dimanche (JDD) son plan d'action pour les premiers mois de son mandat de président de la République. "Je ne crois pas aux "cent jours", affirme le candidat d'En Marche !. "Les derniers présidents ont construit les conditions de leurs échecs dans les premières semaines à cause de l’outrance, du déni du réel ou de la procrastination. On ne peut pas être dans un pays où la campagne dure deux ans et une présidence se réduit à cent jours ! Ces "cent jours" doivent être les fondations d’une action pérenne", ajoute-t-il.
Macron réfléchit à ses ministres. Ce qui n'empêche pas Emmanuel Macron d'anticiper l'après-élection présidentielle. Il assure d'ailleurs déjà réfléchir à ses éventuels ministres. "Chacun des ministres aura une feuille de route présentée avant les législatives, avec des objectifs en termes de politiques publiques et de budget. Leur efficacité sera évaluée régulièrement et je déciderai une fois par an, en lien avec le Premier ministre, de les reconduire, ou pas", explique Emmanuel Macron. Le candidat se dit également certain, s'il est élu, d'avoir derrière lui une majorité au Parlement : "On n’a jamais vu, depuis 1958, le peuple français dire le contraire aux législatives de ce qu’il a dit quelques semaines plus tôt à la présidentielle".
Moraliser la vie politique. Quoi qu'il en soit, Emmanuel Macron veut aller vite avec un projet de loi de moralisation de la vie politique qui sera "mis sur la table du Conseil des ministres avant les législatives" : interdiction de salarier un membre de sa famille pour les parlementaires, activités de conseil proscrites, etc. Lever l'état d'urgence ne fait en revanche pas partie de ses priorités : "Mon souhait, comme tout démocrate, est d’en sortir. Mais la situation européenne, après Londres, Saint-Pétersbourg et Stockholm, ne me semble pas propice à une levée de l’état d’urgence", dit le candidat au JDD.
Entamer les réformes économiques. L'été sera également chargé avec les premiers textes de politique économique et sociale. Emmanuel Marcon compte commander un audit des finances publiques et lancer une loi de simplification des normes imposées aux entreprises. Viendra ensuite un "texte de finances publiques quinquennal et un projet de loi de finances pour 2018", comprenant, entre autres, "le plan d’économies de 60 milliards, l’exonération de la taxe d’habitation pour 80 % des Français, ainsi que les principales mesures en faveur de l’emploi et de l’investissement, comme la baisse des charges, la baisse de l’impôt sur les sociétés…". La réforme du droit du travail sera également dans les cartons "dès l'été".