Emmanuel Macron reçoit vendredi midi, à l’Elysée, le nouveau chancelier autrichien Sebastian Kurz, élu à ce poste grâce à une alliance avec l’extrême droite. C’est la première visite bilatérale de l’Autrichien et il la réserve au président français, alors même que sur le plan des valeurs et du projet européen, a priori tous les oppose.
Deux visions. Le cliché pourrait illustrer l’histoire européenne des prochains mois. D'un côté Emmanuel Macron, 40 ans, élu contre le Front national, et de l'autre Sebastian Kurz, 31 ans, conservateur, et devenu chancelier à la faveur d’une alliance avec le parti nationaliste autrichien, le FPO, dont le leader Heinz Christian Strache avait l’habitude de s’entraîner en treillis avec ses amis néo-nazis. Il est désormais le numéro deux du gouvernement. Bref, à part la jeunesse, tout oppose les deux leaders qui doivent se serrer la main sur le perron de l’Elysée.
L'Autriche à la présidence de l'UE. Ils incarnent la confrontation idéologique qui secoue le continent européen. D’un côté, les réflexes de fermeture sur fond de crise migratoire, en Autriche donc, mais aussi en Hongrie, en Pologne, et de l'autre, l’ambition du plus européen des présidents français. C’est ce rapport de force que va exprimer cette rencontre avec, peut-être, un avantage à l'Autriche qui présidera l’Union au second semestre 2018. Elle pourrait donc freiner les ardeurs de la France. "On exprime de la préoccupation, mais pas question de stigmatiser d’avance Sebastian Kurz", résume un conseiller d'Emmanuel Macron.