Pour la CGT-Cheminots, le compte n'y est pas. Le syndicat "n'est pas rassuré du tout" sur le projet de réforme de la SNCF, a déclaré jeudi son secrétaire général Laurent Brun, à la sortie d'une première réunion de concertation avec la ministre des Transports Elisabeth Borne.
Pas "d'illusions" à la CGT. Il y a eu "beaucoup d'échanges mais pas beaucoup de marges de manœuvre", a-t-il relevé. La CGT participera aux réunions de concertation "sans beaucoup d'illusions". Laurent Brun a précisé avoir formulé à la ministre "un certain nombre de critiques" à l'égard du projet présenté lundi par le Premier ministre Édouard Philippe, qui prévoit notamment la fin du statut de cheminot pour les nouveaux embauchés, la transformation de la SNCF en société nationale à capitaux publics et de mener la réforme par ordonnances.
Des propositions remises le 7 mars. "Au-delà de la concertation, nous voulons de la négociation, nous n'avons pas eu gain de cause", a-t-il dit, en ajoutant que son syndicat remettrait "le 7 mars une proposition globale au ministère avec une analyse de la situation". "Pour l'instant, la ministre n'a pas écarté nos craintes", a noté le syndicaliste. Quant à l'alerte sociale, première étape du processus permettant d'appeler à la grève pour les cheminots, elle été déposée "ce (jeudi) matin" par les quatre syndicats représentatifs (CGT, Unsa, SUD rail et CFDT).
L'intersyndicale se réunit le 15 mars. Élisabeth Borne reçoit jeudi les principaux syndicats de la SNCF, y compris FO qui n'est pas représentatif. Réunie mardi, l'intersyndicale s'est donné rendez-vous le 15 mars pour décider d'un mouvement de grève, au vu du résultat de la concertation avec le gouvernement et du contenu du projet d'habilitation des ordonnances. Évoquant la manifestation nationale du 22 mars, la CGT a proposé "à toutes les organisations syndicales de faire un appel commun" à manifester, en rappelant que l'Unsa (2e syndicat) et SUD-Rail (3e) avaient déjà annoncé leur participation.