Elisabeth Borne est reçue ce lundi par le président de la République Emmanuel Macron dans un contexte particulièrement tendu pour le gouvernement. Depuis le recours au 49.3, les manifestations contre la réforme des retraites sont caractérisées par de nombreuses violences. S'ajoutent à cela, celles contre le projet de construction des méga-bassines de Sainte-Soline, qui ont vu de nombreux blessés autant du côté des militants que des forces de l'ordre.
À la veille d'une nouvelle journée de mobilisations contre la réforme des retraites, l'exécutif veut montrer que l'immobilisme n'est pas une option. C'est donc une manière pour Emmanuel Macron de se mettre en scène, de montrer qu'il a encore la main et pour ce faire, la cour de l'Elysée est ouverte à la presse, alors que ce n'était absolument pas le cas lors des réunions du même type la semaine dernière.
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Apaiser les contestations
Désormais, le chef de l'État sait qu'il cristallise les colères, et surtout qu'Élisabeth Borne n'est plus en capacité de le protéger. Il revient ainsi en première ligne, dès ce début de semaine, à défaut d'accueillir Charles III. L'objectif de ces échanges est donc bien évidemment pour la Première ministre de trouver une issue à la crise politique. Cette dernière se donne pour mission de transmettre la feuille de route des consultations qu'elle entend mener. L'ensemble des groupes parlementaires sera alors reçu dans le courant de la semaine prochaine, ainsi que les représentants des partis politiques, y compris d'opposition.
La Première ministre a d'ores et déjà expliqué qu'elle ne souhaitait plus recourir au 49.3 en dehors des textes financiers. Ce sont notamment Les Républicains et Eric Ciotti qui sont visés, selon les précisions d'un proche du président. Une chose est sûre, l'enjeu est de taille car Elisabeth Borne y joue son poste.
En effet, Elisabeth Borne cherche à tout prix à élargir la majorité présidentielle, sur ordre d'Emmanuel Macron, pour tenter d'apaiser la contestation et d'essayer d'esquisser un début de solution. Quant à ce dernier, il consulte et sonde les uns et les autres sur la nouvelle méthode qu'il souhaite mettre en place. Ce dernier entend soumettre moins de lois au vote parlementaire et proposer plus de décrets approuvés directement au château.