Maux de tête, nausées, fatigue intense, douleurs articulaires… Les symptômes de la maladie de Lyme peuvent vraiment être handicapants. Et avec le retour des beaux jours, les piqûres de tiques, par lesquelles la maladie se transmet, risquent de se multiplier. Alors pour aider les Français à se protéger, des chercheurs de l'Inra (Institut national de la recherche agronomique) ont mis au point une application, baptisée "Signalement Tiques", pour recenser les endroits où des gens se sont fait piquer.
Lancée lundi et disponible gratuitement sur Android et iOS, l'application permet de récolter un maximum de données. Les utilisateurs peuvent donc renseigner la date, le lieu et le type d'environnement de la piqûre ainsi que l'âge et le sexe de la personne piquée par la tique. Il est également possible de prendre une photo de l'arachnide et d'envoyer son cadavre par courrier aux chercheurs. Une manière pour les scientifiques de mieux comprendre les maladies véhiculées par les tiques ainsi que les conditions propices à leur développement, détaille Le Parisien.
Quelle est cette maladie ?
La maladie de Lyme (ou borréliose de Lyme) est une infection bactérienne transmise à l'homme par des tiques, ces acariens qui vivent dans les environnements chauds et humides, comme les jardins et les forêts, en été. En revanche, elle ne se transmet pas de personne à personne, ni par un contact avec un animal (à plumes ou à poils) qui aurait lui-même été piqué, par l'alimentation ou encore par la piqûre d'un autre insecte, précise Santé publique France.
Selon le réseau de médecins "Sentinelles", il y aurait 27.000 malades en France, un niveau stable depuis une décennie. Mais un rapport du Haute conseil de santé publique de mars 2014 laisse entendre que ce chiffre pourrait être très en-deçà de la réalité.
Quels sont les symptômes ?
La maladie se développe généralement en trois phases. Lors de la première, un "érythème migrant", une tache plus ou moins rouge, apparaît entre trois et 30 jours après la piqûre. Elle est indolore, mais peut s'étendre jusqu'à atteindre 5 à 15 cm de diamètre. Une phase qui passe souvent inaperçue d'autant plus que la plaque ne gratte pas. Cet "érythème" peut être accompagné de fièvre, de maux de tête, de frissons et de douleurs articulaires.
Dans la deuxième phase, de plusieurs jours à plusieurs semaines après la piqûre, de nouvelles taches rouges apparaissent sur la peau à d'autres endroits accompagnées de douleurs articulaires (similaires à celles provoquées par l'arthrite) qui peuvent survenir puis disparaître, des troubles cardiaques, de la vue ou encore neurologiques lorsque la bactérie atteint le système nerveux. La personne piquée peut alors développer des paralysies faciales, des troubles de la marche ou de forts maux de tête.
Dans la dernière phase de la maladie, atteinte si elle n'a pas été prise en charge dans les deux premières, les symptômes s'aggravent et deviennent chroniques. Cette dernière phase peut se déclencher plusieurs années après la piqûre.
Quels sont les lieux à risques ?
Tous les départements ne sont pas égaux quant à la présence des tiques. Elles sont particulièrement présentes en Alsace, Lorraine, Limousin et Auvergne au printemps et au début de l'automne. On recense plus de 100 cas pour 100.000 habitants dans l'Est et le Centre de la France et moins de 50 cas pour 100.000 habitants à l'ouest et au sud méditerranéen, d'après l'Assurance maladie.
Les tiques se développent dans les forêts de feuillus, les sous-bois mais aussi les pâturages et prairies car elles apprécient tout particulièrement les herbes hautes. Il vaut donc mieux éviter les endroits où elles se nichent. Les citadins doivent également être vigilants puisqu'on en trouve aussi dans les parcs urbains.
Comment peut-on éviter de se faire piquer ?
Pour éviter au maximum d'être piqué par cet acarien, il est recommandé de porter des vêtements longs éventuellement aspergés de répulsif et des chaussures fermées lors de balades en forêt. Après chaque promenade dans un lieu dans lequel pourraient se développer des tiques, il est conseillé de s'inspecter minutieusement pour repérer la moindre piqûre et ne pas omettre les aisselles, le cuir chevelu, entre les orteils, les parties génitales…
La nymphe, la forme la plus petite de la tique, ne mesure qu'un à trois millimètres, elle peut donc être difficile à repérer. Mais si elle se gorge de sang, elle sera plus grosse et donc plus facile à voir. N'hésitez pas à vous inspecter une deuxième fois quelques heures après la promenade ou le lendemain. La tique peut être identifiée par ses quatre paires de pattes et sa tête sans yeux.
Quels gestes adopter si on a été piqué par une tique ?
Si une tique vous a piqué et qu'elle est toujours accrochée, il faut l'enlever au plus vite mais selon une certaine méthode. Premier réflexe, ne pas utiliser de produit comme de l'alcool car cela pourrait faire régurgiter la tique et accélérer l'infection. On peut utiliser un tire-tique (disponible en pharmacie) ou à défaut, une pince à épiler. "Agrippez délicatement les insectes au plus près de la peau et tirez-les doucement mais fermement. Pour ne pas casser l’appareil buccal (le rostre), faites un mouvement circulaire", détaille l'Assurance maladie. S'il reste une petite partie de la tique dans la peau, on peut la laisser telle quelle, elle finira par partir toute seule après plusieurs semaines.
Une fois la tique retirée, on peut désinfecter la piqûre avec un antiseptique. Il convient ensuite de surveiller la zone pendant quelques jours. Il est possible qu'une plaque rouge apparaisse immédiatement ou dans les premières 24 heures après la piqûre. C'est une réaction normale à la salive de l'acarien.
En revanche, si la plaque persiste et s'étend, que vous avez plusieurs piqûres ou que la tique est restée implantée pendant plus de 36 heures il faut consulter un médecin, de même si vous avez l'un des symptômes décrits plus haut. Le spécialiste pourra alors vous donner un traitement antibiotique.