C'est un petit pavillon en bois, planté au milieu d'un square du 13ème arrondissement de Paris. À l'intérieur, plusieurs bacs où des épluchures de fruits et légumes se décomposent lentement. Ici, comme dans d'autres quartiers de la capitale, le compostage partagé de proximité a la cote. Objectif : permettre aux habitants de grandes villes de recycler collectivement les déchets organiques. Fruits, légumes, mais aussi coquilles d’œuf ou mouchoirs usagés vont peu à peu se transformer en engrais. Et la tendance se développe de plus en plus en France, alors que s'ouvre samedi la semaine dédiée au compostage de proximité.
Le compostage fait un carton
"Les gens qui ont envie de composter, il y en a plein", se félicite Isabelle, une habitante à l'origine du projet dans le 13ème arrondissement, finalisé il y a quatre ans. "Cela a pris un certain temps, il a fallu aller voir les gens, faire du porte à porter... et puis en deux mois, c'était plein, saturé, et les gens ont dû se mettre sur liste d'attente."
Aujourd'hui, ce compost est le plus grand de Paris, avec 180 utilisateurs qui viennent deux fois par semaine y déposer leurs déchets.
"Cela met une vie de quartier"
Et le bénéfice est même double. "Cela met une vie de quartier", explique Julien, qui participe à l'entretien du pavillon après y avoir jeté ses épluchures. "Quand on vient, tout le monde se parle. Il y a toutes les générations, de 10 à 80 ans."
Au bout de neuf mois, chacun peut venir récupérer sa part d'engrais pour fertiliser ses jardinières. Et devant le succès du concept, les habitants envisagent même d'installer trois nouveaux sites de compostage partagé dans les espaces verts du quartier. En 2023, la France espère que plus aucun déchet organique ne sera jeté dans les poubelles des particuliers.