Des coursiers de l'entreprise de livraison de repas à domicile Deliveroo à Bordeaux manifestent pour dénoncer des changements dans leur contrat de travail qui les "précarisent" davantage, a-t-on appris lundi auprès du syndicat CGT des coursiers à vélo de la Gironde.
"Pour ceux qui ont été embauchés avant septembre 2016, il y avait un forfait à 7,50 euros de l'heure, à cela s'ajoutaient des primes de 2 à 4 euros, et cela augmentait avec l'ancienneté", a expliqué Arthur Hay, secrétaire général du syndicat CGT des coursiers à vélo de la Gironde. "Depuis septembre 2016, les nouveaux contrats signés sont uniquement à la tâche: 5 euros par commande, quelle que soit la distance pour aller au restaurant et chez le client, et quel que soit le temps d'attente devant le restaurant", a-t-il ajouté.
Pédale ou crève !!!#deliveroo#Bordeauxpic.twitter.com/YcpoSwZCTi
— SCVG (@SyndicatCG) 31 juillet 2017
Un avenant qui pose question. Or, selon le représentant syndical, depuis jeudi, la "centaine de coursiers" à Bordeaux qui dépendent du premier type de contrat ont été contactés pour signer un "avenant" les alignant sur les contrats les plus récents. "On est obligé d'accepter cet avenant, sinon on est viré !", a critiqué Arthur Hay, qui estime que cette situation concerne "probablement un millier de coursiers en France" au total. "La direction de Deliveroo précarise le métier, en disant que ce n'est qu'un complément de revenus et pas un emploi en soi. Or ce n'était pas le discours qu'on nous a tenu lorsque nous avons été embauchés. Pour nous attirer, ils nous ont dit au contraire que nous pourrions vivre en gagnant 2.000 euros par mois, et que l'ancienneté serait prise en compte", a ajouté le responsable syndical.
>> Lire aussi : Les livreurs à vélo se fédèrent pour obtenir un meilleur statut
Un troisième rassemblement prévu mardi. Deux rassemblements, réunissant jusqu'à une cinquantaine de coursiers, ont déjà été organisés ces derniers jours devant les bureaux de Deliveroo à Bordeaux. Un troisième est prévu mardi après-midi, alors qu'un rendez-vous pourrait se tenir avec un responsable de la direction. "Nous demandons l'annulation du changement de contrat ou un dédommagement de 50.000 euros pour ceux qui décident de partir, ainsi que le retour des primes et le gel des recrutements", a précisé le représentant syndical. Les manifestants ont par ailleurs demandé aux restaurateurs partenaires de "couper les tablettes qui envoient les commandes" mardi soir, en solidarité avec les coursiers. Contactés par l'AFP, les représentants de la direction de Deliveroo à Bordeaux et à Paris n'étaient pas immédiatement joignables.