En Corse, des négociations cruciales se poursuivent pour l'avenir du processus entamé entre le gouvernement et les élus Corse, au lendemain de la mort d’Yvan Colonna, l’assassin du préfet Claude Erignac. Le berger de Cargèse est décédé au mois de mars dernier, assassiné par un codétenu radicalisé, une enquête est toujours en cours. Ce mardi l’un des membres du commando Erignac ayant participé à l'assassinat du préfet, Pierre Alessandri doit être fixé sur sa demande de semi-liberté probatoire. La même décision est attendue fin février concernant son comparse Alain Ferrandi. Après 24 ans de prison, les deux hommes ont bénéficié cet été d’un rapprochement sur l’île, à la prison de Borgo (près de Bastia).
"C'est la rue qui va prendre la main !"
Si le rapprochement sur l'île a bien eu lieu, le parquet anti-terroriste s'est toujours opposé à un aménagement des peines de Pierre Alessandri et Alain Ferrandi. Ce refus participe à un blocage des discussions entre le gouvernement et les élus corses.
Thierry Casolasco est président de l’association de défense des prisonniers "Sulidarità". Militant indépendantiste de Corsica Libéra, il attend des gestes forts pour Pierre Alessandri, Alain Ferrandi mais aussi une dizaine d’autres détenus, dont Charles Pieri, figure du nationalisme, récemment incarcéré.
"Il y a eu une entame de discussion pour peut-être arriver à un processus mais il n’y a rien pour l’instant. Tout le monde aspire à un règlement de la situation politique corse. Si demain les prisonniers politiques retrouvent la liberté, c’est certain qu’on va aller vers l’apaisement de part et d’autre. Dans le cas contraire, malheureusement, c’est la rue qui va prendre la main !", explique-t-il au micro d'Europe 1.
Deux visites de Gérald Darmanin annulées
Il y a près d’un an, la mort d’Yvan Colonna en prison avait plongé l’île dans un cycle de violence. Cette colère habite toujours les militants nationalistes de l'île de Beauté : "Nous attendons la vérité en ce qui concerne l’assassinat d’Yvan Colonna. Comment c’est arrivé ? Pour quelle raison ? C’est important !", détaille Thierry Casolasco.
Estimant que le climat n’est pas favorable aux échanges Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, a annulé en octobre et décembre deux visites de travail sur l’île.