Le Syndicat Autolib' Métropole proposera le 21 juin aux 98 communes qui le composent, dont Paris, de résilier le contrat conclu avec le groupe Bolloré pour ce dispositif de voitures électriques en autopartage, a-t-il annoncé vendredi.
"Cette délégation de service public est obsolète dans sa forme". "En rompant il y a un mois la procédure de conciliation et en exigeant le versement par les communes de sommes astronomiques, le groupe Bolloré ne nous a pas laissé le choix" et "les communes de la métropole ne verseront pas les 233 millions d'euros que le groupe Bolloré exige", précise dans un communiqué Catherine Baratti-Elbaz, présidente du Syndicat.
"Nous estimons par ailleurs que cette délégation de service public est obsolète dans sa forme, au regard des nouveaux usages. C'est la raison pour laquelle le conseil syndical est appelé à voter le 21 juin prochain la résiliation du contrat Autolib'", ajoute-t-elle.
"Nous ne pouvons accepter de maintenir à flot le service déficitaire du délégataire, alors même que le service se dégrade et que les usagers s'en plaignent. Payer les sommes astronomiques exigées par le groupe Bolloré pourrait mettre en péril l'équilibre budgétaire des communes concernées", met en garde la présidente.
Le groupe a donné 60 millions d'euros de sa poche. Le groupe Bolloré a estimé à 293,6 millions d'euros la dette d'exploitation du service lancé en fanfare en 2011 sous Bertrand Delanoë (PS), jusqu'à la fin du contrat en 2023. Contraint par contrat à donner de sa poche 60 millions d'euros, il a demandé aux collectivités utilisatrices du service dans la métropole, dont surtout Paris, de lui verser 46 millions d'euros par an pour régler le reste.
La résiliation coûtera plusieurs dizaines de millions d'euros aux communes. Selon le syndicat, les premières estimations qu'il a réalisées montrent que le coût de cette résiliation pour les communes sera de "plusieurs dizaines de millions d'euros, soit un coût considérablement inférieur aux 233 millions d'euros exigés par le groupe Bolloré". Pour que "cette résiliation ne pèse pas sur les usagers, le Syndicat Autolib' Métropole et la Ville de Paris feront le maximum pour que le service ne s'arrête pas du jour au lendemain. Cela dépendra en grande partie du groupe Bolloré, et nous en appelons à sa responsabilité pour prévoir une transition acceptable vers de nouveaux services", prévient le communiqué.
Cette éventuelle résiliation est "l'opportunité de mettre au service des usagers de nouvelles solutions", selon Catherine Baratti-Elbaz. "Il ne s'agira pas de remplacer Autolib' par un seul acteur, mais par plusieurs, qui proposeront des solutions complémentaires, adaptées à chacun : pour des trajets intramuros, pour des trajets petite couronne - Paris, pour des locations longue durée quand on veut partir en week-end, etc". Le Syndicat affirme être "d'ores et déjà en discussion avec de nombreux acteurs pour organiser très vite ces nouvelles solutions d'autopartage. Les premières seront initiées avant la fin de l'année", conclut-elle.