Le député LREM Aurélien Taché assure mercredi qu'"il n'y aura aucun tour de vis généralisé" sur les droits des demandeurs d'emploi, et propose la possibilité d'une "dégressivité" des allocations chômage pour les cadres aux hauts revenus.
"Il faut ouvrir le débat". "On sait que pour les cadres ayant des hauts revenus, il n'y a quasiment pas de chômage. La France est le pays où le plafond de l'indemnisation est le plus élevé, à plus de 6.200 euros", remarque-t-il dans un entretien au Parisien. "Pour ces cadres au chômage qui touchent entre 5.000 et 6.000 euros par mois, il faut ouvrir le débat", estime-t-il : "pourquoi ne pas instaurer une dégressivité à partir de six mois ou forfaitiser le revenu ? La justice sociale, ce n'est pas de couvrir pendant deux ans des gens qui ont de très hauts revenus et pourraient retrouver un emploi", argumente le député du Val-d'Oise, qui a été rapporteur du volet "assurance chômage" du projet de loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel.
Les propos du député ont fait bondir François Hommeril, président de la CFE-CGC, le syndicat des cadres , qui a tweeté : "La justice selon Aurelien Taché : les cadres financent la solidarité, mais n'ont pas le droit d'en bénéficier." François Hommeril a taxé l'élu de "démagogie".
La justice selon @Aurelientache: Les cadres financent la solidarité mais n’ont pas le droit d’en bénéficier. #démagogie#chomage@CFECGChttps://t.co/idg3QKzSOA
— François Hommeril (@fhommeril) 22 août 2018
"Rendre les règles plus lisibles". Plus généralement, concernant le cumul emploi-chômage, Aurélien Taché estime que "si l'on responsabilise les entreprises avec la mise en place d'un bonus-malus sur les cotisations chômage, il est normal de revoir les règles qui encadrent l'activité réduite des salariés". Il souligne qu'"aujourd'hui, on peut cumuler une allocation chômage et un salaire de manière illimitée dans le temps, grâce aux droits rechargeables", alors que "jusqu'en 2014, le cumul était limité à quinze mois et ça fonctionnait bien".
Mais, assure-t-il, "en aucun cas, il n'y aura de tour de vis généralisé sur les droits des demandeurs d'emploi". "Il n'est pas question de toucher au cœur de l'assurance chômage"; il s'agit de mettre autour de la table les partenaires sociaux pour regarder comment lutter contre la précarité, mieux protéger les chômeurs de longue durée et rendre les règles plus lisibles", dit-il.
Une concertation à venir. Les partenaires sociaux vont, à la demande du gouvernement, renégocier les règles de l'assurance chômage pour la troisième fois depuis début 2017. Une concertation doit débuter fin août avec l'exécutif pour élaborer le document de cadrage de la négociation, qui doit s'étaler entre l'automne et février au plus tard.