Ils ont fait le choix de vendre eux-mêmes leur production, sans passer par la grande distribution. De nombreux agriculteurs optent désormais pour le système des circuits courts, c'est-à-dire d'une vente direct dans leur propre magasin ou en ligne. Europe 1 en a croisés quelques-uns dans les allées du Salon de l'agriculture.
"Je suis le deuxième employeur de mon canton". Philippe Lacube, éleveur en Ariège, a fait figure de pionnier lorsqu'il a décidé, trente ans plus tôt, de vendre en direct sa production de vaches gasconnes. Le paysan a créé une auberge et sa propre boutique. "On me disait : 'tu es dans une niche', avec une forme de dédain", se souvient-il. "Et aujourd'hui, on se rend compte que les circuits courts sont une réponse pour faire vivre des agriculteurs dans leur territoire. J'ai la fierté de dire qu'en Ariège, je suis le deuxième employeur de mon petit canton de montagne !", lâche-t-il avec son fort accent du Sud-Ouest.
"Il ne faut pas se plaindre". Éleveur dans les Alpes-Maritimes, François Riberi, a aussi fait ce choix. Il maîtrise toute la chaîne, de la production à la vente, en passant par la transformation. Dans ses quatre magasins et sur les marchés, il propose sa viande, ses saucissons et son fromage. Et il ne vaut mieux pas lui parler de faire affaire avec la grande distribution. "On préfère gagner l'argent à leur place. On vit très bien. On fait un chiffre d'affaires de 600.000 euros. Pour une agriculture de montagne, ça n'est pas négligeable. On est douze salariés. Il ne faut pas se plaindre", explique-t-il.
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Ce modèle est plus rémunérateur pour nombre d'agriculteurs, mais séduit aussi les consommateurs soucieux de savoir ce qu'ils ont dans leur assiette. Selon la dernière enquête nationale sur le sujet, réalisée en juin 2013, quatre Français sur dix avaient acheté, au cours du dernier mois, au moins un produit en circuit court.