Bruno Le Maire se débat. L'agence Standard & Poor’s a dégradé la note de la France, de double A à double A moins. L’agence de notation américaine a sanctionné une séquence budgétaire pour le moins compliquée ces dernières semaines avec notamment l’annonce du dérapage du déficit public en 2023. Si Bruno Le Maire a tenté de rassurer, ses multiples prises de paroles révèlent l’ampleur de la dégradation.
"J'ai sauvé l'économie française". Voilà ce que martèle le ministre de l'Économie après l'annonce de la dégradation de la note française par Standard and Poor's. Le locataire de Bercy a beau dire que cela ne change rien, il aura quand même donné pas moins de trois interviews en seulement 24 heures. Le choix des mots interpelle aussi, Bruno Le Maire s'est exprimé à la première personne en s'adjugeant la réussite du "quoi qu’il en coûte".
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Donner des garanties de redressement
Il va maintenant falloir donner des gages de redressement des finances publiques et l'absence de majorité absolue complique la donne, souligne Eric Dor, directeur des études économiques à IESEG. "On a une incertitude réelle sur la capacité politique en France d'assainir les finances publiques. Peut-on penser que ça a joué aussi sur la décision de Standard & Poor’s ?" Le débat sur le projet de loi de finances 2025 à l'automne sera déterminant. L'exécutif promet 20 à 25 milliards d'euros d'économies.