La probable nomination du Canadien Ben Smith à la tête d'Air France-KLM fait déjà des remous. Jeudi matin, neuf syndicats du groupe aérien ont en effet jugé "inconcevable" de nommer "un dirigeant étranger" aux commandes. CGT, FO, SUD, SNPNC, Unsa-PNC, CFTC, SNGAF, SNPL, Alter (seul le Spaf manque à l'appel) ont soutenu dans un communiqué qu'il était "inconcevable que la compagnie Air France, française depuis 1933, tombe dans les mains d'un dirigeant étranger dont la candidature serait poussée par un groupe industriel concurrent".
Succéder à Janaillac. Un sous-entendu qui vise Delta Airlines, compagnie américaine possédant 8,8% du capital d'Air France-KLM. L'État français est, lui, actionnaire à hauteur de 14,3%. Le candidat à la succession de Jean-Marc Janaillac, PDG démissionnaire en mai après un vote-sanction du personnel sur les salaires, doit faire sienne "la défense des intérêts de notre compagnie nationale" et avoir "une connaissance fine du modèle social français", affirme l'intersyndicale.
"Plus de transparence". La nomination de Ben Smith, numéro deux d'Air Canada, est attendue jeudi après-midi à l'issue d'un conseil d'administration (CA) d'Air France-KLM, selon la presse. "Il semblerait que le sort d'Air France doive être scellé en catimini lors d'un CA extraordinaire 'par téléphone' qui se tiendrait le lendemain du 15 août", déplore l'intersyndicale. Elle réclame "plus de transparence" pour une compagnie qui sort de "8 mois d'errance sans dialogue puis sans gouvernance".
Grève. L'intersyndicale a mené 15 journées de grève sur plusieurs mois pour obtenir 6% d'augmentation générale, puis 5%, au nom des efforts fournis par le personnel pour redresser l'entreprise, désormais dans le vert. Elle se réunira le 27 août, selon le communiqué, pour "déterminer les actions qu'elle mènera dès la rentrée afin d'obtenir la fin du blocage qu'elle dénonce depuis des mois".