Le patron de la SNCF Guillaume Pepy s'est donné vendredi comme objectif la fin des trains diesel d'ici 2035, avec plusieurs années d'avance, grâce notamment aux trains à hydrogène.
Un train sur cinq roule encore au diesel. "On accélère la cadence", a souligné Guillaulme Pepy sur RTL. "Il faut qu'on arrive à sortir du diesel ferroviaire (...), on va dire en 2030, 2035", a-t-il dit, avant de repréciser "2035". Aujourd'hui, "chaque jour, il y a 20% des trains qui circulent avec la traction diesel", a relevé le responsable. "Ça veut dire 3.500 trains." La SNCF envisageait jusqu'à présent l'abandon du diesel dans le ferroviaire vers 2040, selon le responsable des technologies ferroviaires Pierre Izard.
Première solution : remplacer les moteurs par une batterie. Pour sortir du diesel, Guillaume Pepy a écarté la possibilité d'électrifier toutes les lignes. Une première solution est de transformer des trains diesel existants en hybrides, en remplaçant des moteurs par "une très, très grosse batterie". "Ça existe dans la voiture, vous faites la même chose", a expliqué Guillaume Pepy. "L'avantage c'est que quand le train sort de la ville, il est sur sa batterie et donc c'est propre, mais l'inconvénient c'est que ce n'est pas 100% propre."
Deuxième solution : le train à hydrogène. Il a évoqué "une deuxième solution qui est beaucoup plus ambitieuse (...), qui est le train à hydrogène", selon lui "une vraie solution" même s'il reste "plein de problèmes à résoudre". Il dit vouloir "s'y engager à fond". "On va passer commande à l'été (2019) de prototypes, ce sera probablement des prototypes Alstom, et on aura ces prototypes début 2022 en France, j'espère plusieurs prototypes parce qu'il y a beaucoup de régions (...) qui sont intéressées", a-t-il détaillé. Le constructeur français Alstom fait circuler depuis la mi-septembre un prototype dans le nord de l'Allemagne, avec une autonomie d'environ 1.000 kilomètres entre deux pleins.
Un rapport d'ici la fin du mois. En France, où le gouvernement veut qu'un train à hydrogène soit homologué d'ici 2022, Alstom propose d'adapter la chaîne de traction - "Made in France", puisque fabriquée à Tarbes - du train allemand à du matériel TER existant déjà ou à un tram-train plus léger pour les petites lignes. Dans le même ordre d'idées, des constructeurs comme Siemens et Bombardier proposent des trains hybrides fonctionnant en mode électrique sous caténaires et sur batteries, ce qui permet de terminer un parcours sur un bout de ligne non électrifié, ou de traverser sans polluer des zones urbaines ou des parcs naturels. Le député LREM Benoît Simian, à qui le gouvernement a confié une mission sur le verdissement du parc ferroviaire, doit rendre un rapport sur le sujet d'ici la fin novembre.