L'intersyndicale d'Air France a dénoncé lundi une "posture totalement mensongère" de la direction de la compagnie, qui a attribué aux conséquences de la grève des annulations de vols plus importantes que d'habitude, mettant en cause une politique fondée "uniquement" sur la baisse des coûts.
Taux d'annulation "beaucoup plus élevé". "On a des taux d'annulation qui sont beaucoup plus élevés que" d'habitude, avait déclaré mercredi, à l'occasion de la publication des résultats du deuxième trimestre, le directeur général d'Air France, Franck Terner, sans donner de chiffre précis. "C'est strictement le résultat de la grève", avait-il ajouté. Le discours de Franck Terner "pour tenter de justifier l'inqualifiable cascade d'annulations" de vols, en faisant "porter la responsabilité de ses erreurs sur ses salarié(e)s", est "totalement indigne", estime dans un communiqué l'intersyndicale de pilotes (SNPL, Spaf, Alter), de personnels au sol (CGT, FO, Sud) et d'hôtesses et stewards (SNPNC, Unsa-PNC, CFTC, SNGAF).
"Posture totalement mensongère". "Cette posture totalement mensongère vient, une fois de plus, souligner l'incompétence d'une direction générale qui ne comprend pas les problématiques d'une compagnie aérienne et qui est incapable d'anticiper ses besoins", poursuit l'intersyndicale, qui a appelé à une quinzaine de journées de grève de février à juin pour les salaires. Si ces annulations ont "des origines multiples, la part la plus importante revient aux conséquences des projets d'entreprise fondés uniquement sur la baisse de tous les coûts", souligne-t-elle, en citant les "investissements les plus vitaux" et les "purges dans les effectifs".
240 vols annulés. Selon l'intersyndicale, 240 vols ont été annulés depuis le début de la période estivale. Sur Twitter, l'un des responsables du SNPL chiffre même à 258 sur deux mois le nombre de vols annulés. La semaine dernière, FO et le SNPL avaient fait état de 139 vols annulés entre le 15 juin et le 15 juillet. Interrogée lundi, Air France a souligné, comme la semaine dernière, que 98% des vols long-courrier avaient été assurés en juin et juillet, et 99,2% des moyen-courrier. "Les actuels dysfonctionnements quotidiens que subissent" passagers et salariés "trouvent essentiellement racine dans les politiques passées et présentes de la direction", conclut l'intersyndicale.
Pour elle, "il est plus que temps qu'advienne un encadrement qui positionnera au cœur de ses ambitions le respect des salariés et de leur outil de travail par le biais d'une réelle justice sociale".