Deux jours de franches accolades, loin des poignées de main en forme de bras de fer. Donald Trump et Emmanuel Macron ont largement mis en scène l’amitié franco-américaine à l’occasion de la venue du président des États-Unis pour le 14 juillet. "Nos pays sont amis et donc, nous aussi nous devons l’être", commente Emmanuel Macron dans Le Journal du Dimanche, détaillant les coulisses et les enjeux d’une visite qui n’a pas ravi tout le monde. "Avec Trump nous avons commencé à construire une relation avec une part de meilleure connaissance intime, le début d’une relation de confiance sur l’ensemble des sujets stratégique", assure encore le chef de l’État.
Une amitié historique. Alors que le 14 juillet 2017 marquait le centième anniversaire de l’entrée en guerre des États-Unis dans le premier conflit mondial, Emmanuel Macron a tenu à insister sur le lien historique qui lie la France aux États-Unis. Aux Invalides, où les deux hommes ont passé en revue les troupes de l’état-major et visité le tombeau de Napoléon, il fut largement question du général Pershing, responsable des troupes américaines en France en 1917, et de Thomas Jefferson, le plus francophile des présidents américains. "C’était important de montrer que nos deux nations ont des liens humains et civilisationnels très forts", souligne auprès de l’hebdomadaire le locataire de l’Élysée.
L'épineuse question de l'Accord de Paris. L’Accord de Paris sur le climat, abandonné par Donald Trump début juin, est également revenu dans leurs conversations. Emmanuel Macron ne doute pas de pouvoir encore infléchir la position de son homologue de la Maison-Blanche. "Trump m’a écouté", assure-t-il. "Il a compris le sens de ma démarche, notamment le lien qui existe entre réchauffement climatique et terrorisme. Il m’a dit qu’il allait essayer de trouver une solution dans les prochains mois". En conférence de presse vendredi, le "Commander in chief" s’est pourtant montrée sibyllin sur le sujet, déclarant : "Quelque chose pourrait se passer".
" C’est important de lui parler pour éviter qu’il ne construise des alliances opportunistes "
Pour Emmanuel Macron, le président américain est soumis à des pressions qui pourraient bien le pousser à faire machine arrière. "Il a vu la mobilisation des villes [aux États-Unis, ndlr], des États, du monde des affaires et de son propre entourage pour que les États-Unis restent engagés dans la lutte contre le réchauffement. C’est important de maintenir le dialogue pour que les États-Unis puissent à terme réintégrer le champ de l’action contre le réchauffement climatique et jouer le jeu du multilatéralisme". Il ajoute : "Mon objectif avec Donald Trump, c’est de le réancrer dans cette amitié franco-américaine qui contribue à défendre nos valeurs de démocratie et de liberté. C’est donc important de lui parler pour éviter qu’il ne construise des alliances opportunistes avec d’autres nations qui pourraient mettre à mal cette grammaire internationale dont nous avons besoin".
Paris, ville lumière. Enfin, la visite du président américain a également offert à Emmanuel Macron l’occasion de redorer l’image de la France et de sa capitale, à propos de laquelle Donald Trump avait déclaré en février dernier : "Paris n’est plus Paris" à cause du risque terroriste. "C’était l’un des objectifs de cette visite, donner aux Américains et au reste des États-Unis une image plus forte de la France", assume le président dans les colonnes du JDD. D’où le choix d’un dîner intime au deuxième étage de la Tour Eiffel, "pour donner un visage ouvert et attractif de Paris, de notre pays, de son économie". Il l’assure : "Donald Trump est reparti en ayant une meilleure image de la France qu’à son arrivée".