Interrogé lors des questions au gouvernement, le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, a confirmé mercredi que des "mesures de compensation" seraient prises pour les contribuables qui seront lésés par la hausse de la CSG prévue en 2018, sans toutefois évoquer nommément les retraités.
Redonner du pouvoir d'achat aux actifs. L'exécutif, conformément aux promesses de campagne d'Emmanuel Macron, a annoncé mardi une hausse de 1,7 point du taux normal de la CSG, utilisée pour financer la protection sociale. Cette mesure, qui entrera en vigueur en 2018, devrait rapporter 20 milliards d'euros. L'objectif est de compenser la suppression des cotisations sur l'assurance maladie et sur l'assurance chômage, payées par les seuls salariés du secteur privé, et également promise pour 2018 par le gouvernement. En déplaçant ces 20 milliards d'euros depuis les cotisations salariales vers la CSG, caractérisée par des taux faibles mais une assiette large, le gouvernement souhaite redonner du pouvoir d'achat aux actifs, soumis selon lui à une pression fiscale excessive.
Plusieurs pistes envisagées. "Les salariés, les ouvriers de ce pays sont désespérés de voir qu'ils se lèvent le matin pour un salaire qui ne correspond pas à leur force de travail", a assuré Gérald Darmanin. Pour éviter que seuls les salariés du privé ne bénéficient de la réforme, l'équipe d'Emmanuel Macron avait annoncé pendant la campagne des mesures compensatoires pour deux catégories d'actifs: les fonctionnaires et les indépendants, non soumis aux cotisations salariales. Ces compensations pourraient prendre la forme d'une baisse de cotisations annexes en ce qui concerne les travailleurs indépendants, et d'une prime ad hoc en ce qui concerne les fonctionnaires. Concernant les retraités, principaux contribuables lésés par la hausse de CSG, l'entourage du président avait mis en avant les compensations liées à la suppression de la taxe d'habitation pour 80% des contribuables, prévue par Emmanuel Macron.
Mais le Premier ministre Edouard Philippe, dans son discours de politique générale, a laissé planer le doute sur le calendrier de cette réforme, qui devait initialement être mise en place en trois étapes, de 2018 à 2020. Près de 60% des retraités, soit 8 millions de personnes, sont soumis au taux plein de CSG (6,6%), appliqué à partir de 14.375 euros de revenus annuels (22.051 euros pour les couples) et seront donc touchés par la réforme.