Deux Belges ont été mis en examen mardi de participation aux activités d'un groupe terroriste, puis écroués en Belgique, dans l'enquête sur l'attaque du Thalys Amsterdam-Paris survenue en août 2015, a annoncé le parquet fédéral belge dans un communiqué.
Il s'agit des premières mises en examen en Belgique dans ce dossier également instruit à Paris. Les deux hommes sont soupçonnés d'avoir fourni une aide au tireur Ayoub El Khazzani, incarcéré en France.
Des hommes âgés de 30 et 29 ans. Le parquet fédéral avait annoncé lundi quatre interpellations, effectuées par une équipe commune d'enquête franco-belge, en région bruxelloise et en Wallonie, dans le sud. Deux des quatre hommes interpellés, "Mohamed B., né le 10/04/1987", et "Youssef S., né le 29/08/1988", ont été mis en examen pour "participation aux activités d'un groupe terroriste", le premier en qualité de "dirigeant", a précisé le parquet fédéral. Le juge d'instruction "a délivré un mandat d'arrêt" à leur encontre, ce qui signifie qu'ils ont été écroués.
Parmi eux, un des logisticiens des attentats du 13 novembre. Le premier, Mohamed B., a été inculpé pour participation aux activités d'un groupe terroriste "en qualité de dirigeant", selon le parquet fédéral. D'après une source proche du dossier, il s'agit d'un des logisticiens présumés des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, s'étant soldés par 130 morts. Il était déjà incarcéré en Belgique à la suite de son inculpation dans ce dossier. Arrêté à Bruxelles le 26 novembre 2015, Mohamed B. est soupçonné d'avoir loué sous un faux nom plusieurs logements utilisés en Belgique par la cellule djihadiste à l'origine des attentats de Paris et Bruxelles (32 morts le 22 mars 2016). La justice belge le soupçonne désormais d'avoir joué un rôle prépondérant dans l'organisation de l'attaque du Thalys, selon cette source proche du dossier.
Le tireur du Thalys, monté dans le train sur ordre d'Abaaoud. Le 21 août 2015, Ayoub El Khazzani, un Marocain monté dans le train à Bruxelles, avait ouvert le feu dans un Thalys peu après son entrée en France, armé d'une kalachnikov et de neuf chargeurs pleins. Il avait blessé deux passagers avant d'être maîtrisé par des militaires américains en vacances, évitant un potentiel carnage trois mois avant l'équipée meurtrière des commandos du 13 novembre.
Longtemps silencieux, le tireur, incarcéré en France, a finalement avoué en décembre 2016 qu'il était monté dans ce train sur ordre d'Abdelhamid Abaaoud. Homme-clé des attentats du 13 novembre, ce dernier a été tué cinq jours plus tard dans un assaut policier à Saint-Denis, près de Paris.
Un autre complice mis en examen en avril. Dans le volet français de l'enquête, un autre complice présumé d'Ayoub El Khazzani a été mis en examen en avril dernier, puis écroué. Il s'agit de Bilal C., soupçonné d'avoir joué un rôle d'éclaireur en donnant des indications à Abaaoud et El Khazzani pour s'infiltrer en Europe par la route des migrants, au retour de Syrie.