Pour son premier entretien à la télévision, Michel Barnier a tenté de rassurer les Français. Il garantit les grandes lois sociétales pour conforter Gabriel Attal, mais il conserve l'animosité de la gauche et du Rassemblement national (RN). Avant même d'avoir fait ses premiers pas, l'épée de Damoclès du renversement plane au-dessus du gouvernement.
"Je ne serai pas sectaire"
Le gouvernement Barnier est sur un champ de mines politiques : dans l’obligation de naviguer entre les menaces de censure de la gauche et du Rassemblement national. Le Premier ministre tente déjà de hausser le ton : "Avant même que j’ai ouvert la bouche, à l’extrême droite et à l’extrême gauche, et à gauche, on dit censure. Moi, je regrette beaucoup ça. Il se trouve que je pense depuis très longtemps que le sectarisme et l’intolérance est une preuve de faiblesse. Donc, je ne serai pas sectaire."
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Malgré tout, la donne est simple : si la gauche et le RN votent la censure ensemble, le gouvernement tombera. Le Nouveau Front populaire estime qu'Emmanuel Macron lui a volé sa victoire et fera tout pour renverser l’équipe de Michel Barnier. Mais le Rassemblement national, lui, continue d’entretenir un flou stratégique sur ses intentions. Ainsi, l’hypothèse qu’une motion soit adoptée juste après le discours de politique générale du 1ᵉʳ octobre n’est pas la plus probable.
Mais une autre fenêtre de tir arrivera très vite, celle du budget qui doit être bouclé avant la fin de l’année. Dans le contexte actuel de dégradation des finances publiques, le texte pourrait fédérer les oppositions contre lui.