Alors que l'Élysée promet d'"aller vite" pour choisir enfin un Premier ministre après 55 jours de crise politique, l'hypothèse Cazeneuve continue d'agiter la gauche, à l'image du Parti socialiste, plus que jamais traversé par des divergences de stratégies. À l'attentisme au sein de l'exécutif, un mois et demi après la démission du gouvernement Attal, s'est ajoutée une résurgence des tensions au PS lors de ses journées d'été à Blois.
"On doit créer une majorité de non censure"
Depuis plusieurs jours, Olivier Faure assure que le PS est prêt à dialoguer et faire des compromis, sauf que le Premier secrétaire du parti a refusé de retourner discuter à l'Elysée, après que le chef de l'Etat a écarté la candidate du Nouveau Front populaire Lucie Castets. Ses opposants au sein de son parti lui réclament d'être "constructifs", et de ne pas fermer la porte à de nouvelles discussions avec Emmanuel Macron, afin de former "un gouvernement qui portent des politiques de gauche".
Ils s'affirment ainsi "majoritaires auprès des militants" - mais pas dans les instances du parti - et demandent que le PS "tienne désormais la ligne que nous tenons", a expliqué à l'AFP l'un des opposants, le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol.
"On doit créer une majorité de non censure", a aussi demandé devant la presse la présidente d'Occitanie Carole Delga, tandis que la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy a déploré que la direction ait "choisi la stratégie de LFI en choisissant le bruit et la fureur". Parmi eux, se trouve aussi Karim Bouamrane, maire de Saint-Ouen et figure montante du PS, dont le profil a retenu l'attention de l'Elysée. Sur TF1, il s'est dit "en capacité" de devenir Premier ministre en construisant des "compromis".