Hubert Zafke, ancien infirmier d'Auschwitz âgé de 95 ans, en poste lors de l'arrivée du convoi d'Anne Frank, était absent lundi à l'ouverture de son procès en Allemagne qui a été suspendu en raison d'un différend sur la santé de l'accusé.
"Stress" et "pensées suicidaires". L'audience s'est ouverte vers 10h en l'absence d'Hubert Zafke, face à une salle d'une centaine de places réservées pour moitié à la presse, et cernée par une dizaine de caméras. Hubert Zafke a été examiné dimanche par un médecin, qui a "fait état de pensées suicidaires, d'une réaction de stress et d'hypertension", concluant qu'il n'était "pas en état" d'être transporté ni d'être jugé, a expliqué d'emblée le président du tribunal, Klaus Kabisch.
Tensions avec les parties civiles. Les parties civiles, qui dénonçaient avant même le procès le peu d'empressement du tribunal à juger Hubert Zafke, et avaient demandé aux côtés du parquet la récusation des magistrats, ont aussitôt réclamé une contre-expertise médicale. L'audience a été suspendue, après des échanges tendus et sarcastiques entre les parties civiles et le président, en attendant que le tribunal délibère sur cette demande.
Présent à Auschwitz quelques mois en 1944. L'aptitude médicale de l'accusé à être jugé est la grande inconnue de ce procès, le tribunal ayant dans un premier temps conclu à son incapacité avant d'être contredit en appel. Cet ancien SS doit répondre de complicité dans l'extermination d'au moins 3.681 hommes, femmes et enfants juifs gazés dès leur arrivée dans le camp emblématique de la Shoah, entre le 15 août et 14 septembre 1944.