L'État convoite un petit trésor, celui du régime des retraites complémentaires du privé. Le gouvernement ne cache pas sa volonté de prélever entre 1 et 3 milliards d'euros dans les excédents du régime Agirc-Arrco, qui distribue des pensions à 13 millions de retraités et qui possédait 68 milliards d’euros de réserve au 31 décembre 2022. Invité de La Grande interview Europe 1-CNews mardi, le ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion, Olivier Dussopt a confirmé que cela était envisagé.
"Il est normal que cette partie d'excédent soit mise à contribution"
"Nous avons dit en décembre que la réforme [des retraites] que nous présentons est une réforme qui permet de ramener le système de retraite à l'équilibre, tout régime confondu […] Il est normal que ce régime [Agirc-Arrco] soit aussi mis à contribution pour financer l'équilibre général", a-t-il indiqué au micro de Sonia Mabrouk. "La réforme telle qu'elle a été votée par le Parlement va permettre à l'Agirc-Arrco de dégager entre 1 et 1,2 milliard d'euros en 2026. Sur le total des excédents de 2026, il y en a une partie, environ 1-1,2 milliard d'euros qui n'existerait pas sans la réforme. Nous considérons qu'il est normal que cette partie d'excédent soit mise à contribution pour financer un certain nombre d'acquis", a affirmé le ministre du Travail.
Selon Olivier Dussopt, l'Agirc-Arrco possède des réserves qui sont équivalentes à plus de 15 mois, avec un système qui permet d'être excédentaire.
Cet argent appartient à "l'intégralité du système des retraites"
Loin d'être déficitaire, le régime Agirc-Arrco a dégagé cinq milliards d'euros d'excédents l'an dernier. Accusé de "détourner des fonds", Olivier Dussopt s'est défendu et a assuré que cet argent appartient autant "aux assurés" qu'à "l'intégralité du système des retraites". "L'État n'est pas en train de piquer de l'argent, je conteste ces termes", a tranché le ministre.