Le secrétaire d'État aux Transports a annoncé vendredi "le début de travaux pour la mise en place d'un tarif minimum" applicable au secteur des VTC, ont indiqué des représentants des chauffeurs, à la sortie d'une entrevue avec Alain Vidalies. Interrogé, le cabinet d'Alain Vidalies a confirmé l'information, ainsi que le constat "d'échec" des négociations entamées en février avec Uber, leader des plateformes de mise en relation entre clients et chauffeurs.
"Uber ne tient pas ses engagements". Le directeur Europe de l'Ouest d'Uber, Thibaud Simphal, sera reçu mardi matin par le Secrétaire d'État aux transports, a précisé le cabinet. Les travaux en vue de barèmes fixés dans la loi pour les VTC, comme il en existe pour les taxis, et permettant aux chauffeurs de dégager des revenus suffisants, feront "l'objet d'une intervention législative après les élections", a précisé Fabian Tosolini (CFDT Transports), au nom de l'intersyndicale (CFDT, Actif-VTC et UDCF). "Le ministre, lui aussi, a pu constater qu'Uber ne tenait pas ses engagements", s'est réjoui Fred Gnaore (UDCF).
Contrôler les plateformes. La fixation par l'État d'un tarif minimum avait été recommandée début février par le médiateur chargé de déminer le conflit entre chauffeurs et plateformes si des améliorations n'étaient pas apportées par ces dernières. L'intersyndicale demande par ailleurs à être reçue par Uber "d'ici lundi 20h avec des propositions concrètes." "Si ce n'est pas le cas, on organisera une conférence de presse mardi à 9h30 pour expliquer la suite", a ajouté Fabian Tosolini.
Selon les organisations de chauffeurs, Alain Vidalies a également pris l'engagement de "contrôler les plateformes" pour vérifier que les capacités financières des sociétés inscrites sont en cohérence avec le nombre de véhicules en circulation. Associations et syndicats de VTC dénoncent depuis plusieurs mois la dégradation des revenus des chauffeurs, rejetant la responsabilité de cette situation sur Uber.
Interrogée avant la réunion, la plateforme estime que "la discussion ne fait que commencer" et appelle les organisations "à revenir travailler et dialoguer". Mais "augmenter massivement les prix" n'est "pas la solution" car cela entraînerait "une perte significative et immédiate du nombre de clients et les chauffeurs en seraient les premiers perdants", maintient-elle.