Une réduction de peine "par la bonne grâce de l'exécutif". Voilà le sujet sur toutes les lèvres à Bangkok. Car ce lundi, l'ancienne cheffe du gouvernement birman, Aung San Suu Kyi, a bénéficié d'une peine allégée, passant d'une condamnation de quatre à deux ans. Une décision loin de faire les titres de la presse officielle birmane. L'information est même traitée comme secondaire. À peine un entrefilet dans la lumière globale du Myanmar, le journal considéré comme porte parole du gouvernement, qui se sent tout de même obligé d'ajouter que tous les citoyens doivent respecter ce jugement équitable dans un esprit de respect de la loi.
Un avertissement aux voisins
Chez les voisins thaïlandais, la presse, contrairement aux citoyens, est également discrète. Le quotidien de Bangkok a cependant publié une interview d'un sénateur malaisien, accusant les militaires de vouloir justifier le coup d'Etat. Ce dernier rappelle que les pays de la zone doivent rester solidaires face à la junte birmane. Un avertissement destiné au premier ministre cambodgien, Hun Sen, qui annonce sa volonté de rencontrer le chef de la junte alors que son pays s'apprête à prendre la présidence de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) en 2022.
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Prochain verdict pour le 14 décembre
Pour rappel, début février, l'armée birmane avait renversé par un coup d'Etat le gouvernement civil dirigé par la prix Nobel de la Paix, âgée de 76 ans, avant de déclarer l'état d'urgence. Un général président avait par la suite été nommé par intérim avant que la "Dame de Rangoun" ne soit condamnée ce lundi à quatre ans de prison, réduite à deux ans, en raison de l'indignation de la communauté internationale. Un prochain verdict, cette fois-ci pour une autre infraction sur les catastrophes naturelles, est attendu pour le 14 décembre.